Le coeur froid du web 2.0
Le sociologue William Davies (blog) publie dans une tribune écrite pour le Guardian :
« Ce qui a changé, c’est que les royaumes autrefois organiques et isolés de l’interaction sociale sont désormais la cible d’une obsession innovatrice et des intérêts commerciaux. La même ardeur technologique et le sens des affaires, qui par le passé ont été appliqués à améliorer la façon dont nous achetons un livre ou nous payons une vignette automobile, s’appliquent maintenant à la façon dont nous nous engageons dans des activités sociales et culturelles avec d’autres.
En bref, les gains d’efficacité ne sont plus seulement recherchés dans des domaines économiques tels que le commerce de détail ou les services publics, mais ils sont désormais traqués jusque dans nos vies quotidiennes, où précédemment ils n’avaient même pas été imaginés. Le web 2.0 promet de nous offrir des manières d’améliorer les processus par lesquels nous découvrons des nouvelles musiques, de nouveaux amis ou de nouvelles causes à défendre. Il est ainsi plus facile de se débarrasser de contenus ou de personnes indésirables. Nous sommes en train de devenir les consommateurs de nos propres vies sociales et culturelles. (…)
Le Web 2.0 s’empare des gains de productivité qu’autorisent les technologies numériques pour les appliquer dans des secteurs de la société jusqu’à présent exempts des critères d’efficacité. (…) Il oublie alors un aspect crucial des relations humaines, qui est menacé en conséquence : c’est que les moyens par lesquels les gens découvrent, choisissent ou accèdent à quelque chose peuvent très souvent contribuer à sa valeur. Les gens ne sont pas seulement orientés vers les résultat. »
Via Putting People First.